Les Trotskystes - Vidéo Dailymotion
Documentaire. Réalisé par Guy Girard. Scénario de Claude Askolovitch. Avec la collaboration de Jean Puyade. Musique de Jean-François Pauvros. Produit par JEM Productions.
De Paris à Buenos Aires, de Jérusalem à Saint-Pétersbourg, des lendemains de la révolution d’Octobre en Russie aux récentes luttes syndicales en Amérique latine, entre road movie, histoire et inventaire, Guy Richard et Claude Askolovitch dressent un état des lieux de la nébuleuse trotskyste : ses fortes têtes, ses combats, ses désillusions, ses espoirs tenaces.On les a accusé d’être sectaires, secrets, parano, manipulateurs, hautains ; on leur a reproché de pratiquer l’entrisme, le noyautage, la déstabilisation, l’agitation, la scission systématique. D’être tout bonnement des emmerdeurs. Et il y avait souvent du vrai là-dedans. Mais peu de courants politiques ont été aussi haïs, peu de militants autant détestés, calomniés, trahis, pourchassés, jugés, emprisonnés, déportés, exécutés, assassinés… "Je ne conseille pas à mes enfants d’être trotskystes comme moi, confie Hoang Don Tri, vieux militant vietnamien de la première heure, il faut tout donner, jusqu’à sa vie, parfois, et ne recevoir que des coups et des insultes."
Après la mort de Lénine (1924), l’opposition entre Staline et Trotsky ne cesse de se durcir. C’est moins un problème de personnes, comme on l’a parfois prétendu, qu’une question de modèles et de programmes antagonistes : bureaucratie et construction du socialisme dans un seul pays, d’un côté, prolétariat et appel à la révolution mondiale, de l’autre. L’affrontement entre les deux hommes tourne comme on sait en défaveur de Trotski, exclu du PC, déporté puis banni d’URSS en 1929, menant en Turquie, en France, en Norvège une vie d’exilé aux abois, pourchassé par les sbires de Staline, expulsé par les autorités, mais nouant des contacts et travaillant sans relâche à dénoncer la trahison des idéaux révolutionnaires et de l’héritage de Lénine par Staline et ses bureaucrates. Et surtout – la grande œuvre de sa vie – jetant les bases de ce qui deviendra en 1938 la IVe Internationale.
C’est évidemment trop pour le maître du Kremlin, qui avait pensé mettre son rival hors-jeu. Au cours des sinistres procès de Moscou, en 1936, l’accusation de trotskysme sert opportunément à désigner tout ce qui ressemble à une opposition de gauche à Staline. Puis c’est la répression. À l’intérieur du pays. Un million de fusillés, dit-on, rien que dans la région de Moscou entre 1937 et 1941. A l’extérieur également. On traque les "hitléro-trotskystes", les hyènes fascistes, on calomnie, on liquide en Espagne les anarchistes de la CNT et les marxistes antistaliniens du POUM – on liquide surtout à vrai dire tout risque de révolution à l’extérieur de l’URSS. En août 1940, Ramon Mercader, alias Jacques Mornard, alias Frank Jackson, espion stalinien et tueur professionnel du NKVD sous le nom de code de Gnome, finit par assassiner le proscrit, qui avait trouvé refuge non loin de Mexico auprès de Diego Rivera et Frida Kahlo. Staline semble tenir sa victoire. Et, de fait, c’est un rude coup pour les partisans du "Vieux", se souvient l’éditeur Maurice Nadeau, devenu trotskyste en 1934 après sa rencontre avec Pierre Naville. "Il a fini par l’avoir". Mais, au lieu d’un vaincu, Trotsky fait désormais figure de révolutionnaire incorruptible qui a payé de sa vie la fidélité à ses idées.
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